Article tagué t’as signé c’est pour en chier

fraser island a pied – partie II
18/06/12
Suite de nos fantastiques, incroyables et tonitruantes aventures à Fraser Island. Si vous l’avez manqué, vous pouvez aller lire la partie une.
Donc en débarquant du bateau, la ranger nous indique qu’effectivement, il y’a eu un gros incendie. Tout une partie du parc à cramé et donc la piste dans la forêt est impraticable et même invisible, on risque de se perdre. Enfin ca, c’est la version officielle, nous dit-elle, et elle s’empresse de rajouter que bon, en vrai,ça c’était plutôt vrai l’année dernière, maintenant on peut y aller si on veut, ça pose pas vraiment de problème. Et elle peut nous donner une carte pour nous y aider aussi.

Huayna Potosi – Partie 2
12/02/11
On s’est couché vers 19h. Le réveil sonne à minuit dans un grand « oh fuck » général. Personne n’a réussi à vraiment dormir plus de 2 heures, entre les souris qui fouillent nos sacs, le bruit du vent qui fait trembler les vitres, le froid polaire, l’excitation, le stress et l’altitude.
.
C’est parti. Petit déjeuner, et j’enfile mon équipement.
.
J’ai déja dormi avec 2 tee shirts, mon sweet à capuche, 2 grosses polaires fournies par l’agence + mon jean, le pantalon chaud qu’ils nous filent et le pantalon antifroid/ pluie. Je rajoute la grosse veste, la cagoule, le bonnet, le casque, le harnais, le piolet, le petit sac a dos et je met mes pieds ainsi que les deux paires de chaussettes qui vont avec dans les grosses bottes plastiques. On allume la lampe frontale, on rajoute les crampons aux chaussures, et on s’encorde avec le guide.
Il y a 5 guides pour notre groupe de 10, on part donc par groupe de trois. Mon guide s’appelle Silverio, il fait ca une petite dizaine de fois par mois. Je suis avec Lukas, allemand de 19 ans qui fait du bénévolat à Lima, au Pérou. Il est sorti du pays quelques jours pour contourner la limite de 3 mois que lui impose son Visa.
.
.
Difficile de raconter l’ascension, c’est le silence dans la nuit noir mais superbement étoilée. On progresse lentement dans la neige, il n’y a que le bruit du piolet (dont on se sert comme canne et comme sécu complémentaire au cas ou l’on glisse) et celui des pas dans la neige. Je perd la notion du temps La bouteille d’eau gèle dans le sac a dos, ça n’est plus qu’un gros glaçon. Pendant une bonne partie du parcours, on à une vue sur la Paz, éclairée dans la nuit. C’est magnifique.
.
Rogier, l’un des hollandais, abandonne. On l’apprend par radio. Rogier voyait les montagnes bouger toutes seules nous a il dit à notre retour, et le guide l’a rattrapé plusieurs fois grâce à la corde. L’altitude à des effets différents sur chacun, et c’est le second trekk qu’il doit abandonner en quelques jours pour cette raison.
.
Pieter, son binôme et ami se raccroche à notre corde. Pieter, c’est le seul qui est revenu en arrière pour voir comment j’allais, quand je suis arrivé dernier hier. J’ai apprécié, le soutien moral c’est important dans ce genre de trucs. Il va trop vite pour Lukas et moi, du coup, il se raccroche au groupe devant nous. Il doit être trois heures du mat’ maintenant et on arrive au mur de glace. On y passe un par un, à escalader à coups de piolets. Ça prend du temps, j’en profite pour faire des photos de nous 3 dans le noir, et après quelques minutes, le froid se ressent, on à qu’une envie, c’est de repartir malgré la douleur et la fatigue. Ça y est, c’est à nous. Encore une fois, c’est très physique et a cette altitude, on se fatigue 10 fois plus vite.
.
On continue notre progression dans cette énorme étendue blanche à peine foulée par les autres, alors que le soleil commence à se lever. On en est à la moitié, Lukas commence à se sentir mal. Plusieurs heures plus tard, on récupère Pieter, lui aussi ne va pas bien, l’altitude et l’effort l’on fait vomir deux fois sur le chemin. On s’arrette de plus en plus souvent.
A ce moment la, je suis déjà un zombie depuis plusieurs heures, je ne sais pas comment je fais pour avancer encore. Je me répète des trucs pour m’automotiver. Chaque pas me rapproche un peu plus. Je vais le regretter si j’arrete maintenant. Je sens une tension dans la cordée. C’est Lukas qui à de plus en plus de mal à suivre le rythme. Et puis il y à toujours ce silence, personne n’ose parler même pendant les pauses, pour ne pas perdre son souffle.
.
Enfin, on aperçoit le sommet ! Il doit nous rester 200 mètres à faire. 200, c’est à la fois rien du tout et une éternité dans ces cas la. Cinquante mètres plus tard, Lukas jètte l’éponge. Pieter décide d’en faire de même. Ils souffrent trop. J’hésite moi aussi, j’ai déjà repoussé mes limites. Et puis je me rappelle qu’on voit le sommet d’ici, ça me reboost, ça serait trop con de s’arreter maintenant ! C’est reparti, je m’encorde avec les deux australiens.
.
Je finirai les derniers mètres en rampant. Déjà parc que c’est abrupte, mais surtout parcque je suis à bout. En fait, il reste une trentaine de mètres à plat à faire, mais les guides nous interdissent d’y aller. La neige à commencée a fondre, et c’est très dangereux. C’est une arrette, il y a un chemin de genre 10cms, et de chaque coté, si on tombe, c’est la mort assurée.
Avec une neige molle comme ça, c’est pas faisable. On passe quelques instants à admirer le Chili, les autres montagnes, le Titikaka, la vue, et le petit bout de chemin qui reste. Et on entame la descente. Je suis avec l’un des deux australiens, nos jambes ne nous portent plus. On tombe des dizaines de fois dans la neige. Il fait maintenant très chaud.
.
L’arrivée au refuge, de longues heures plus tard, se fait sous les applaudissements du reste du groupe. J’écris à mon tour mon mot sur le mur, une soupe et 40 minutes plus tard, on doit déjà repartir vers le camp du 1er jour. Encore quelques heures d’intense souffrance, et ça y est, je suis prêt à me reposer pendant 3 mois.
.
Je t’ai vaincu, montagne à la con.
- a coté du refuge
- Pieter
- Tom, l’anglais
- Lukas, qui commence a souffrir !
- Toilettes en montagne
- notre guide, silverio
- Lukas, Pieter et Rogier
- Des vues a couper le souffle
- Rogier
- La redescente du mur, avec les piolets
- des paysages magnifiques
- moi
- Nos amis les souris sont la aussi !
- On essaye de dormir
- progression dans la nuit
- le jour s’est levé

Huayna Potosi – Partie 1
11/02/11
Huayna Potosi – Jour 2
Apres une première journée plutôt tranquille qui consistait surtout à faire connaissance avec le groupe, avec les 5 guides, et un petit entrainement sur les rudiments de l’alpinisme sur glacier, me voila arrivé au second refuge, à plus de 5000 m d’altitude.
T’as signé, c’est pour en chier, et t’en chie à fond. Jamais tu n’en as chié autant à monter une montagne. Énorme sac à dos à porter jusqu’au refuge aujourd’hui. Il me parait même gigantesque. Tous les 10 mètres, je m’arrête, reprend mon souffle pendant quelques minutes, repars, remonte quelques mètres, même pas 10 en fait. Ca y est, j’en peux plus encore une fois. Je peux pas respirer ici. J’ai chaud dans la neige, j’ai froid aussi. Chaque pas que je fait me demande un effort considérable.
Demain, c’est la journée difficile. Levé à minuit, car le soleil fait fondre la neige et rend la montée plus pénible. Je ferais tout pour arriver en haut. Demain, c’est juste petit sac à dos. Ce qui m’impressionne le plus aujourd’hui, c’est que même en ayant la vue sur le refuge, 50 mètres plus haut, j’ai du mettre une demi heure à faire ces 50 derniers mètres.Même arrivé à 5 mètres du truc, je suis obligé de faire une dernière pause. Je ferais tout pour y arriver, au sommet, au 6088m du Huayna Potosi.
Sur les murs du refuge, beaucoup de messages, de vainqueurs ou de vaincus. D’ici quelques heures, j’affronte la tempête de neige, j’affronte la montagne et je met à épreuve mon physique et mon mental.
- La chose la plus dur et la plus effrayante que j’ai jamais fait. Arrivé en haut, je savais pas si je devais pleurer ou rire
- les soldats sont attentifs
- Pret pour la grimpette
- Entrainement sur le glacier
- Je prend la pause devant le refuge
- une vue depuis le refuge
- Une vue sur l’une des montagnes environnantes
- Confort sommaire dans le refuge
- Progression sur terrain plat, jusqu’ici tout va bien !
- L equipe presque au complet, il manque les australiens
- Arrivé en haut apres des heures de souffrance
- le 1er jour
- une autre vue depuis le refuge
- Moi et mon sac à dos avant d’entamer le second jour
- Je suis arrivé en haut et j’ai vu à la fois dieu et le diable